L’importance de la nature en ville n’est plus à débattre, elle est essentielle pour un avenir pérenne et vivable. Ces changements de nos paysages urbains commencent dès la cour d’école.
Finies les cours entièrement recouvertes de bitume, place à des sols vivants perméables en faveur de la biodiversité et du bien-être des enfants, citoyens d’aujourd’hui et de demain.
Le CAUE accompagne depuis plusieurs années la transformation des cours de récréation pour favoriser l’infiltration des eaux de pluie dans le sol, accueillir une flore et une faune diversifiées, préserver les écosystèmes, mais surtout repenser des usages inclusifs et dégenrés afin d’assurer le bien-être des enfants.
Ces derniers sont au cœur de la réflexion, ils sont les usagers et concepteurs des cours réaménagées.
L’apport pédagogique du CAUE dépasse ici l’utopie et se confronte à la réalité pour assurer une plus-value écologique et environnementale dans le quotidien des enfants. C’est une aventure en plusieurs phases : diagnostic, conception et réalisation. Ces étapes directrices sont le ciment… ou plutôt le terreau de ces projets qui sèment des graines en faveur de la pédagogie par l’expérience. Les enfants sont invités à repenser, imaginer, créer, essayer, débattre, argumenter, concevoir, faire des choix, vivre ensemble et autrement…
La cour d’école est un lieu entièrement dédié aux enfants. C’est un espace de liberté où ils peuvent être autonomes et construire leurs activités, leurs relations, leurs histoires.
La cour est un lieu d’appropriation fort pour les enfants. Son organisation est bien souvent dirigée par des règles tacites construites par les enfants eux-mêmes et ancrées dans les habitudes d’une génération d’élèves. Pour la ville, les cours d’école jouent un rôle majeur ; ce sont des espaces libres plus ou moins vastes qui peuvent s’inscrire dans la vision territoriale et s’intégrer dans la trame verte et bleue. Elles sont des lieux relais de la biodiversité potentiels, à condition de porter attention à la porosité des clôtures. Il est également nécessaire de désimperméabiliser les cours d’école dans les petites villes ou villages car même si la nature est omniprésente, ces cours sont paradoxalement le plus souvent déconnectées de leur environnement.
– Améliorer le cadre de vie des enfants en leur offrant de nouveaux espaces et en limitant l’îlot de chaleur urbain.
– Améliorer la gestion des eaux pluviales en favorisant son infiltration dans des espaces végétalisés et favoriser la biodiversité par la création d’espaces verts
– Accompagner la compréhension des enjeux environnementaux autour de la nature en ville au travers d’un projet de végétalisation de cour d’école.
– Mettre tous les acteurs de l’école à contribution autour d’un projet commun à l’occasion duquel les enfants apprennent, expérimentent et réalisent.
– Stimuler la créativité des enfants, éveiller leur curiosité, partager des connaissances sur l’environnement, l’urbanisme, l’architecture… L’objectif principal est de mettre les enfants au cœur du projet, de les rendre acteurs du chantier à venir.
Le CAUE de Haute-Savoie recommande de mener des interventions pédagogiques de sensibilisation et de concertation auprès d’une ou plusieurs classes de l’établissement. Ces projets d’établissements deviennent alors supports d’apprentissages transversaux, en lien avec les programmes scolaires et enjeux précédemment énumérés et permettent de définir un programme au plus proche des besoins des usagers.
Comprendre l’importance de la désimperméabilisation du sol :
Quels sont les enjeux environnementaux actuels liés aux îlots de chaleur ?
Comment transformer un îlot de chaleur urbain en un ilot de fraicheur ?
Questionner les usages de la cour :
Quels sont les usages actuels de la cour ?
Quels nouveaux usages pourraient davantage répondre aux besoins de chacun ?
Comprendre le travail de conception :
Comment défendre un projet / un point de vue et s’accorder avec toutes les parties prenantes ?
Quels sont les métiers de la conception et de la construction ?
Participer au chantier et à l’entretien de la nouvelle cour.
L’accompagnement du CAUE peut prendre plusieurs formes et se définit sur mesure, l’importance est portée sur l’inclusion des enfants dans la réflexion des nouveaux aménagements de la cour. Pour les écoles élémentaires il est primordial de mener ces projets en étroite collaboration avec les collectivités.
Pour débuter nous portons une attention particulière à la rencontre de l’équipe pédagogique de l’école et des représentants de la commune (élus en charge des espaces verts, de l’environnement, du développement durable, de l’écologie / transition écologique, agents des collectivités…)
– Un temps de formation et de sensibilisation du corps enseignant pour co-construire le projet et identifier les classes ambassadrices.
– Un temps d’apports théoriques thématiques : compréhension du cycle de l’eau, sensibilisation à l’importance de la nature en ville et au maintien de la biodiversité, etc…
– Une analyse et un diagnostic des usages de la cour avec les élèves.
– La définition du programme avec les enfants.
– Un temps de préfiguration.
– La participation des enfants au chantier : plantations, tressage de saule, etc
– L’élaboration d’un mode d’emploi d’entretien / plan de gestion de la nouvelle cour en prenant compte des responsabilités de chaque acteur (les agents d’entretien de l’établissement et ceux de la commune, les enseignants, les enfants…).
Le CAUE peut accompagner l’école sur une partie ou la totalité des étapes.
Il est important de noter que chaque projet est unique et qu’il sera différent en fonction du contexte. Le projet doit tenir compte :
– du contexte climatique, environnemental et géographique (exposition/orientations/d’altitude/exposé au vent, etc.),
– du contexte démographique (taille de la cour, nombre d’enfants, usages souhaités),
– du contexte humain et économique (moyens financiers à disposition, compétences mobilisables, ambition du projet, motivation des équipes en lien avec le projet, temps dédié à l’entretien futur de la cour etc.).
Il est donc primordial d’adapter le projet en fonction du contexte et des ressources disponibles. Il est toujours possible d’intervenir à des niveaux différents, à différentes échelles et même de petites interventions peuvent faire une énorme différence dans l’amélioration du confort de la cour d’école. Il est toutefois préférable d’avoir une vision d’ensemble lorsque l’on souhaite se lancer dans ce type de projet mais il ne faut pas s’interdire de mener de petites interventions peu chronophages et peu onéreuses pour amorcer une dynamique de reconquête de la cour.
Léa MABILLE, conseillère Pédagogie - 04 50 88 21 12, culture@caue74.fr et Sandrine MIRANDA, professeure-relais sandrine.miranda@ac-grenoble.fr