D’avril à septembre 2025, nous commencions un nouveau cycle « L’éloge du quotidien ». Nous exposions à L’îlot-S la vie courante de la production architecturale des architectes Braillard qui ont œuvré au siècle dernier essentiellement à Genève. L’acte II de cycle propose de porter un regard sur « notre tous les jours » d’aujourd’hui en Haute-Savoie.
Les lieux que l’on traverse, ceux que l’on habite, ceux que l’on fréquente parfois sans même les regarder sont pourtant au cœur de nos vies quotidiennes. Faire l’éloge du banal, c’est apprendre à apprécier ce quotidien ordinaire, c’est passer du simple flâneur à l’attentif observateur, c’est s’intéresser à l’histoire de son territoire, de son immeuble, de sa rue. Comment apprivoiser et traiter avec soin ce patrimoine modeste, souvent mal-aimé, voire délaissé ?
À travers expositions, rencontres, ateliers, visites et publications, le cycle propose de s’émerveiller de ce qui est juste sous nos yeux et de considérer le déjà-là comme une ressource précieuse.
Ce lien ténu qui nous est commun
Quand tout bouge et se transforme, quand la constance c’est le changement, il est essentiel de pouvoir s’accrocher à des repères fiables et robustes. Ce sont des amers, des totems ou encore des signes qui nous assurent que nous évoluons dans un espace connu et maitrisé qui contient une certaine forme de sérénité.
Ils sont là, dans notre environnement quotidien, dans notre espace intime. Nous ne les convoquons pas sciemment, on peut même ne pas y prêter attention et pourtant ils structurent le cadre rassurant de nos vies. La psychologie nous enseigne l’importance de ces cadres. Ils s’inscrivent dans nos couches sensibles, dans nos affectes. Ils n’ont pas de vertu en soi mais sont des assemblages subtils qui impriment en profondeurs nos mémoires : ce sont des odeurs, des couleurs, des formes, des expériences, des ressentis. Ce sont des choses qui nous appartiennent et que l’on peut partager avec les autres comme des facteurs communs ou différenciants.
Notre cadre de vie contribue à forger celles et ceux que nous sommes. Sans même que nous y soyons attentifs, les immeubles qui nous entourent, les places que nous parcourons, les espaces que nous traversons constituent nos repères. Pour l’essentiel, ils sont très banals, ils s’inscrivent dans nos routines, dans nos quotidiennetés. Nous vous proposons de nous y arrêter et d’observer, dans les formes bâties ordinaires, ce qui forge une part de nos cultures personnelles. Ce lien ténu qui ici, où encore là, tisse entre nous une culture collective ancrée.
Stéphan Dégeorges, directeur du CAUE de Haute-Savoie
Photo : Éric Tabuchi et Nelly Monnier
Octobre 2025 - Avril 2026
mars 2025
Gratuit
disponible à l'accueil de L'îlot-S et dans les lieux culturels du bassin annécien