Les lieux que l’on traverse, ceux que l’on habite, ceux que l’on fréquente parfois sans même les regarder sont pourtant au cœur de nos vies quotidiennes. Faire l’éloge du banal, c’est apprendre à apprécier ce quotidien ordinaire, c’est passer du simple flâneur à l’attentif observateur, c’est s’intéresser à l’histoire de son territoire, de son immeuble, de sa rue. Comment apprivoiser et traiter avec soin ce patrimoine modeste, souvent mal-aimé, voire délaissé ? À travers expositions, rencontres, ateliers, visites et publications, le cycle « L’éloge du quotidien » propose de s’émerveiller de ce qui est juste sous nos yeux et de considérer le déjà-là comme une ressource précieuse pour un avenir habitable.
En janvier dernier, le magazine D’a proposait un dossier audacieusement intitulé « Faut-il arrêter de construire ? ». Au même moment, un vent de révolte souffle dans les écoles d’architecture, prônant une pratique plus humble et plus juste. Loin, très loin du mythe de l’homme bâtisseur, les architectes en herbe imaginent un monde où la réhabilitation deviendrait la norme au détriment de la construction neuve et de la démolition. Faire avec l’existant. Voilà ce qui semble s’imposer face à l’épuisement des ressources. Les valeurs de durabilité, d’adaptabilité et de frugalité sont plus que jamais au centre des débats. Il est donc aujourd’hui plus que nécessaire de redoubler d’imagination pour envisager une autre approche du métier d’architecte. Célébrons la beauté du quotidien !
Photo ©Sylvain Duffard
mars 2025
Gratuit
disponible à l'accueil de L'îlot-S et dans les lieux culturels du bassin annécien