Revue Paysages #11

Le bois est un matériau noble qui est non seulement vertueux dans le cadre de la construction et de la rénovation, mais il est surtout le matériau le plus adapté à notre territoire, à nos paysages et nos traditions, et à l’usage multiple qu’il propose grâce à ses qualités. C’est pourquoi, à l’agglomération d’Annecy, nous souhaitons dans ce mandat à venir insister sur une véritable politique de la construction et de l’habitat qui place l’utilisation du bois au premier rang de nos priorités. Cette orientation n’est cependant pas aussi simple qu’elle en a l’air et il ne suffit pas de vanter les mérites du bois pour le voir s’imposer partout. D’abord, il y a la question de la filière bois qui demande à être mieux structurée par l’accompagnement des pouvoirs publics, mais aussi par ses acteurs et ses intervenants : propriétaire forestier, bûcheron, scieur, concepteur, fabricant bois, architecte, artisan, charpentier-menuisier… Au Grand Annecy, comme dans nos communes du département, nous devons avoir pour objectif de repenser cet enjeu dans sa globalité, en élaborant un cadre de règles incitatives auprès des constructeurs et des promoteurs, mais aussi des administrations publiques et de la population pour que le bois incarne un choix naturel. Nous sommes devant un tournant.

Le Plan Climat-Air-Énergie Territorial (PCAET) du Grand Annecy fixe désormais les objectifs stratégiques qui visent à réduire considérablement l’impact carbone de l’habitat et des bâtiments sur notre territoire. Dans cette bataille, le bois est notre meilleur allié, ressource locale et renouvelable, parfaitement maîtrisé par les artisans de notre territoire : il permet de réaliser des structures qualitatives qui respirent, stockent du carbone, accompagnent la transition énergétique des bâtiments, grâce à une ressource locale et renouvelable, parfaitement maîtrisée par les artisans de notre territoire. En outre, c’est le matériau idoine pour les enjeux de rénovation auxquels nous faisons face, avec quatre mille logements par an qui exigent aujourd’hui d’être rénovés à l’échelle de notre territoire.

Bien sûr, la gestion de la forêt et l’organisation de la filière bois, en amont, demeurent le levier qui permettra de pouvoir s’appuyer sur cette ressource, et de diminuer par conséquent les importations de bois venu de l’étranger. Ce grand défi nous attend, et seule une vision politique à long terme nous offrira les conditions de cette métamorphose dans le milieu de l’habitat.