La collection Portrait veut mettre en valeur des architectes qui, par leur production, ont marqué les Alpes du Nord. Il peut donc apparaître surprenant de consacrer un ouvrage à Albert Laprade car, sa présence dans cette partie des Alpes peut être considérée comme peu significative.
Mais le lien entre Albert Laprade et la Haute-Savoie repose sur un débat qui a une acuité particulière dans les Alpes du Nord : Comment être de son temps et de son lieu pour l’architecte du XXe siècle ? Aujourd’hui, la demande des élus et techniciens des collectivités reste la même : favoriser une architecture qui réponde aux attentes des habitants aux défis environnementaux et qui soit la marque du territoire. Ainsi le Vorarlberg, les Grisons, le Tyrol du sud, le Tessin explorent depuis trente ans des voies qui suscitent l’intérêt de nombreux architectes.
La réalité de la pratique locale semble pour beaucoup être moins exaltante : construire à la fois dans le respect des traditions régionales (les règlements) et répondre aux exigences du maître d’ouvrage (l’économie). Plutôt que dénoncer ces deux approches vécues comme un carcan indépassable, cette soirée sera l’occasion de parcourir la production d’Albert Laprade pour débattre de la manière dont nous concevons une architecture « à la fois » de son lieu et de son temps.
Rencontre organisée à l’occasion de la parution du dernier ouvrage de la collection Portrait « Albert Laprade et les Alpes entre pittoresque et modernité ».
Intervenants :
Catherine Maumi, architecte, professeur, Histoire et cultures architecturales
Dominique Amouroux, historien de l’architecture du XXe siècle et critique d’architecture
Arnaud Dutheil, architecte DPLG, directeur de la publication
photo : Barrage de Génissiat © CAUE de Haute-Savoie